Transformer les défis sociaux et environnementaux en avantage compétitif – L’exemple de GEBERIT
Albert Baehny, président de Geberit, a fait le déplacement depuis Jona pour participer à l’événement organisé par les fonds d’engagement Cadmos à Genève, afin de célébrer, notamment, la première année du fonds Cadmos Swiss Engagement Fund. En 2014, Albert Baehny a personnellement participé au dialogue actionnarial que le fonds engage avec toutes les sociétés sous-jacentes. Alexandre Stucki, gérant du fonds Cadmos Swiss Engagement Fund et Thomas Streiff, responsable du Guilé Engagement Team de la Fondation Guilé ont évoqué avec Albert Baehny et Roland Hoegger, responsable «Environment & Sustainability» de Geberit, l’impact des paramètres Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) sur le modèle d’affaires de l’entreprise.
La valeur ajoutée de ses réunions conduites depuis 2006 est avérée, malgré un certain coût pour l’entreprise ainsi que pour le fonds. Les trois fonds Cadmos existants, qui appliquent tous la stratégie Buy & Care® de PPT, surperforment en effet leurs indices de référence. Après seulement 17 mois d’historique, le Cadmos Swiss Engagement Fund affiche déjà une surperformance notable de plus de 3,6% par rapport au Swiss Leaders Index (Dividendes réinvestis).
Mais quel est l’intérêt pour Geberit de consacrer, pour la 4e année consécutive, plusieurs heures de ses principaux dirigeants à discuter avec des fonds d’investissement? C’est à cette question qu’Albert Baehny a souhaité répondre, afin d’encourager les investisseurs à adopter un horizon temps plus long: «Il faut laisser le temps nécessaire pour appliquer une stratégie de croissance. En cela, je salue le mode opératoire des fonds d’engagement Cadmos, plus respectueux des entrepreneurs grâce au dialogue actionnarial qui permet un échange plus concret».
Thomas Streiff, explicite ainsi la valeur ajoutée du dialogue actionnarial pour les entreprises : «Nous tendons un miroir à l’entreprise et la comparons aux meilleures pratiques internationales en termes d’exhaustivités et de qualité de sa communication ESG. Les entreprises performantes sont à l’écoute du feed-back de leurs investisseurs qu’elles souhaitent fidéliser. A l’instar de la loyauté de leurs clients et de leurs employés, elles espèrent également renforcer la loyauté de leurs investisseurs. Les motivations financières sont les mêmes et facilitent la mise en œuvre d’une stratégie à long-terme.»
Promoteur des fonds d’engagement Cadmos, de Pury Pictet Turrettini & Cie (PPT) a simultanément publié ses rapports d’activités 2014-2015, les premiers en Suisse à se conformer à l’esprit de l’initiative Minder. Tant les performances financières, les résultats du vote que les impacts de l’engagement y sont détaillées sur plus de 100 pages. Après une année d’activité, 70% des entreprises du Cadmos Swiss Engagement Fund dialoguent déjà avec Guilé (90% pour le Cadmos Europe et 65% pour le Cadmos Emerging Markets). Encore plus remarquable, pas moins de 27% des entreprises pour la Suisse, 95% pour l’Europe et même 41% pour les pays émergents approuvent des objectifs de progrès précis ou qui montrent des améliorations sur un point faible. Ces résultats sont commentés en toute transparence, aussi bien les «success stories» tangibles, notamment avec Novartis, Danone, Publicis ou China Mobile, mais également les entreprises qui, pour l’instant, n’ont pas souhaité engager le dialogue.
«C’est principalement l’expertise des interlocuteurs qui encouragent les entreprises à discuter d’année en année avec les fonds Cadmos. Il s’agit en effet de réunions tripartites entre l’entreprise, d’une part, le gérant du fonds et un expert du Guilé Engagement Team, d’autre part. Les gérants des fonds d’engagement Cadmos investissent tous depuis plus de 15 ans dans le même marché et dans un nombre limité d’entreprises qu’ils souhaitent toujours mieux connaître», explique Melchior de Muralt, associé de PPT.
Alexandre Stucki, gérant du Cadmos Swiss Engagement Fund, confirme: «Je suis notamment intéressés à mieux comprendre la pérennité du modèle d’affaires des entreprises. A mieux évaluer leur exposition aux enjeux ESG financièrement matériels. Le dialogue est toujours précédé par une analyse effectuée par la Fondation Guilé selon les 10 principes du Global Compact des Nations Unies (UNGC). Le mémorandum of understanding signé entre la Fondation Guilé et l’UNGC permet ainsi à Guilé d’offrir une analyse critique des performances de l’entreprise, structurée selon le contenu de la plus grande initiative mondiale de responsabilité sociale des entreprises.»
Pour Dominique Habegger, responsable des fonds d’engagement Cadmos: «Les gérants des fonds Cadmos sélectionnent précisément les entreprises profitables et de qualité qu’ils maintiennent plus longtemps en portefeuille. Par exemple, 80% des entreprises du Cadmos European Engagement Fund sont toujours en portefeuille depuis 2009. Les fonds se positionnent de ce point de vue à contre-courant de la gestion active traditionnelle, qui selon une étude récente de Mercer, maintient une société en moyenne 18 mois dans un portefeuille. Cette approche d’investissement Buy & Care® développée par PPT, montre la pertinence d’un engagement actionnarial (vote en dialogue) et son impact concret sur la stratégie des entreprises. Elle prouve également qu’une approche responsable de l’investissement permet de surperformer une gestion passive.»